«J’ai à peine 20 ans
et je ne sais rien… »
Pour me connaître un peu plus...
J’ai 55 ans et je ne sais toujours rien.
Je vis avec Laetitia depuis 38 ans. J’ai 2 garçons Paul 29 ans et Thomas 25 ans…
Titre de partie ?
Après mon Bac B que j’ai obtenu à la seconde tentative😉, je savais que je ne voulais pas faire d’études supérieures. Je voulais travailler, tout de suite… je voulais gagner ma liberté et mon autonomie.
Après quelques postes de vendeurs pour différents produits, je crée une première entreprise dans l’impression de documents commerciaux. J’ai à peine 20 ans et je ne sais rien. Un client indélicat me passe une commande énorme, et je ne le vois pas venir, il ne me paie pas. Je n’ai aucune trésorerie. La boîte s’écroule. J’ai honte, je fuis sans rien dire à personne. Sans vraiment savoir comment, je me retrouve en Guadeloupe. Après quelques temps à gamberger, je croise la route d’un skipper qui cherche des équipiers pour ramener son voilier à Vannes.
Je n’ai jamais navigué, j’embarque.
- plus jamais je n’abandonnerai
- plus jamais je ne ferai souffrir mes proches comme cela.

Arrivé en France à bon port, je me précipite chez les gens à qui je devais de l’argent. Je leur demande d’être patient, mais qu’ils soient rassurés, ils seront remboursés. L’un de ces créanciers était un sous-traitant, il aime la démarche, il me propose du travail, j’accepte.
Pendant 5 ans, je fais mes armes dans cette petite entreprise familiale, avec à la tête un mégalomane, pas méchant, mais dangereux pour son entreprise. L’entreprise double son CA, je gère 85% du business avec des grands comptes nationaux. Quand son père quitte l’entreprise, je propose de racheter ses parts, il me dit : « elles sont à vendre, mais pas à vous ! » Je quitterais l’entreprise 3 mois plus tard.
Nous sommes en juin 1998.
Je profite de la ressemblance de ce premier patron avec le grand Jean-Pierre Bacri pour rendre un hommage à ce magnifique acteur et cet humain comme il en faudrait plus sur terre.

Septembre 1998, alors que je viens de finir de payer les dettes de la première entreprise, je crée IMS. Qui deviendra ensuite IMS Retail Agility. Nous gérions les supports et messages de communication des enseignes à réseau : Carrefour, Leroy Merlin, Courir, Go Sport, Leader Price…
En 15 ans, j’ai changé le modèle 3 fois pour continuer à coller aux besoins de nos clients et devenir une vraie « agility company ». J’ai revendu cette entreprise à un groupe de communication international en 2015. L’entreprise s’appelle aujourd’hui Altavia Wetail.
Vers IMS Retail Agility
Septembre 2000 : intallation des bureaux d'IMS à Paris 18è
J’installe un bureau à Paris en reprenant un petit studio de fabrication dans le 18<sup>ème</sup> arrondissement.
Octobre 2002 : Création de LVH Façonnage
Octobre 2002. Création de LVH Façonnage avec ce que je pensais être un ami (l’inverse n’était pas vrai) et mon premier collaborateur. IMS restera longtemps le premier client de LVH. L’entreprise profite de cette manne pour se structurer et se développer sur de nouveaux marchés.
L’arrivée de Comme Un Équipage dans le giron du groupe, l’année suivante, amènera encore plus de business.
Au bout de 5 ans, le succès est vraiment au rendez-vous mais les relations l’associé gérant se dégradent franchement. Celui sans qui rien n’aurait été possible ne semble plus être si indispensable pour celui qui avait besoin d’un avion à moteur pour son planeur. Et cette relation toxique m’amènera à prendre une décision qui aura de lourdes conséquences, vendre mes parts.
Décembre 2003 : arrivée de Comme Un Équipage
Fin 2003, un client m’appelle le 24 décembre pour me dire qu’il ne peut pas me payer la facture d’une campagne pour Toys R Us. On parle de 130 000€. À cette époque c’est énorme. Il me propose de me payer la moitié de suite en échange d’un abandon de créances de l’autre moitié.
Son objectif : faire cela avec tous ses créanciers pour apurer le passif et se débarrasser de l’agence pour l’€ symbolique. J’accepte le deal.
Et après 1 semaine de réflexion, je décide de reprendre son agence Comme Un Équipage.
Une petite 20aine de personnes lors de la reprise. Avec de bonnes nouvelles recrues, l’agence continue son développement et devient très rentable. Nous intégrons un studio de création et rapatrions le studio de fabrication du 18ème. Je revendrais cette entreprise en 2008 au DG de l’agence à qui j’avais donné 20% des parts lors de son recrutement.
2007-2010 : reprises de 3 imprimeries et erreur de casting
2007-2010. Reprises de 3 imprimeries en mauvaise posture, mais complémentaires.
C’est à croire que je veux chasser cela de ma mémoire, car sans consulter, je suis incapable de mettre des dates précises sur cette expérience. Une restructuration, « comme on dit », qui a du sens. Un chantier de grande ampleur qui nécessite de gros moyens. Impossible de me couper en 5, je commets une erreur de casting en installant à la direction un binôme composé d’une vermine et d’un mouton.
Devinez lequel a mangé l’autre ? Après 18 mois d’installation sur le site unique de production intervient le départ précipité de mon binôme ?
Je sens le mauvais temps ! Je découvre qu’ils ont fait tourné la boîte à perte et grâce à l’affacturage (et donc la trésorerie), je ne l’ai pas vu venir avant. Le même jour, au tribunal de commerce, j’ai pris la gérance de cette entreprise pour, dans la foulée en déposer son bilan !!!

Ce passage par le bureau d’un mandataire me fera beaucoup souffrir. J’ai bien failli tout perdre. Je suis debout mais sonné… plus rien ne sera comme avant.
IMS devient Retail Agility et j’installe un nouveau modèle économique qui nous fera gagner et/ou regagner de grosses enseignes. Nous redevenons « la petite boîte perdue au bord d’une pâture à vaches » (je tairais ici le nom de la personne qui nous a un jour décrit ainsi); la petite boîte disais-je donc qui dérange les gros acteurs du marché par son efficacité et sa rentabilité.

Alors même que l’entreprise va bien, que les contrats sont en place, la fatigue est là, j’ai besoin d’air, de changement, de montagne…
Je revends IMS définitivement le 31 décembre 2015.
Changement d'air
Février 2016 : reprise d'un magasin de sport
Février 2016, alors que je m’étais juré de prendre un année de réflexion avant de me réengager (ou pas) dans un nouveau projet, je signe le compromis pour le rachat d’un shop de Sport à Tignes. Il n’avait pas d’identité propre, il était géré par des héritiers qui avaient d’autres projets. Bref il était en déclin.
Tout était à refaire : le concept, l’aménagement et la décoration, élever le niveau de professionnalisme du personnel, créer une ambiance… Seulement voilà, mais il fallait être patient, car avec la rentabilité d’une petite entreprise et un modèle dont la rentabilité est étriquée, on avance par palier un peu tous les ans. Mais Laëtitia (ma femme) et moi savions très vite, dès la première année, que nous ne nous étions pas installés à la montagne pour vivre cela. Pour autant, nous continuerons à transformer ce magasin pour qu’il soit présentable et revendable. Il deviendra Mountain Story avec de la vente, de la location, de la restauration et surtout de la chaleur humaine.
En décembre 2019, nous validons un protocole pour une reprise qui sera effective après la saison d’hiver, soit en mai 2020. Entre ces 2 dates LE COVID ; les acheteurs prennent peur et lâchent l’affaire !!
Nous ferons 2 saisons supplémentaires pour trouver un nouveau repreneur. L’outil de travail était parfait. Nous avions redonné ces lettres de noblesse à l’un des plus beaux spots de Tarentaise. Avec une pointe de tristesse, mais soulagés, nous vendons en octobre 22. J’accompagnerais les repreneurs jusqu’en février 2023.
Février 2023 : Maison d'hôte dans le Loire & Cher
Février 2023, date à laquelle nous signons l’achat d’une ferme en ruine au cœur des châteaux de la Loire pour y ouvrir une maison d’hôtes « Au Détour des Châteaux ».
On part de rien, je ne suis pas bricoleur, pour autant, je réaliserais une grande partie des travaux moi même, juste pour voir.😉
Parce que dans la vie, il n’y a que 2 équipes : ceux qui trouvent des prétextes et ceux qui trouvent des moyens.

Octobre 2025, écrivons l’histoire de Hors Cadre ensemble…